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- Christine MADIES
- Biographie
Christine Madies est née en 1960, à Paris.
De 1987 à 1992 : Apprentissage du modelage auprès de la sculptrice Lucia Arraneda et de la taille de la pierre auprès du sculpteur Paul Marandon.
Christine Madies travaille le marbre à Pietrasanta (Toscane), en Italie, depuis 1992.
Elle est venue en Italie pour sculpter le marbre, mais s’intéresse aussi à d’autres matériaux tels que l’onyx, le granite, le travertin, ainsi que le bois et le bambou. Ses sculptures ont été acquises par des collections publiques et privées en France et à l’étranger. Elle a effectué des oeuvres monumentales à l’occasion de symposiums internationaux de sculpture, en Italie, en Suède, au Japon et en Chine.
Christine Madies vit et travaille au Studio Pescarella , Piétrasanta (Toscane), Italie.
Démarche artistique
Depuis la nuit des temps, lorsque l’on veut batir une construction durable, maison, muraille ou monument, on utilise la pierre, solide parmi les solides. Une matière lourde, dure, compacte, qui résiste aux attaques du temps...
Quelques années avant de commencer à travailler la pierre, j’ai écrit un mémoire pour l’obtention de mon diplome d’éducatrice, mémoire intitulé: " Tout vient à moi, m’enserre et se fait pierre" (titre d’un poème de Paul Eluard). Ce mémoire décrivait comment certaines personnes, suite à un excès de souffrance, peurs, abus et humiliations, se réfugiaient dans une espèce de "forteresse vide" en s’auto-anesthésiant pour ainsi dire, se rigidifiant et s’endurcissant jusqu’à atteindre un état de quasi pétrification sur le plan émotionnel.
Au début de mon apprentissage de la sculpture, je me souviens avoir pensé : "Pour qu’une sculpture soit réussie, il faut qu’elle soit animée et non pas statique." Donner vie à la pierre grace au mouvement? Cette préoccupation m’a sans doutes habitée jusqu’à maintenent. Je travaille depuis des années sur le thème de la fluidité, des vagues, de l’ébulition, des turbulences... Décrire grace à la pierre des mouvements propres à un liquide peut sembler paradoxal. Ors, c’est bien ainsi que la pierre peut se comporter sous certaines conditions: à très hautes températures, elle se liquéfie, elle se dé-pétrifie en quelque sorte, elle change d’état, elle se métamorphose.
Mes sculptures deviennent de plus en plus fines, minces paroies parcourues de vagues sur lesquelles apparraissent des bulles, paroies qui souvent laissent passer la lumière. La pierre, marbre ou onyx, devenue lumineuse révèle son "histoire intime", des failles, des superpositions de strates, des veinages, la douceur de sa matière. Elle nous invite à une plongée dans les ages géologiques, aux mystères de la formation du monde et peut-etre à une forme de reverie ou de contemplation. J’avais appelé une de ces sculptures d’onyx " Melting Wall", le mur qui fond. Beaucoup de mes sculptures pourraient s’appeler ainsi. Quelqu’un m’a dit aussi que ces minces paroies translucides lui faisait penser à des mues, ces peaux delicates et parcheminées devenues trop rigides desquelles s’extraient certains reptiles lorsqu’ils grandissent. Cette remarque m’a touché, car qu’il s’agisse de dépouilles que l’on laissent derière soi ou de murs qui se liquéfient, ces deux representations concordent à indiquer un processus similaire: une transformation est en oeuvre. Une transformation où les gangues s’assouplissent et se dissolvent, où la rigidité laisse place au mouvement, et la dureté au sensible.