Artistes

Charlotte DENAMUR

Charlotte Denamur est une artiste peintre française née à Paris en 1988, elle est diplômée en 2016 de l'ENSBA Lyon. L'artiste vit et travaille à Lyon, elle développe une intense pratique d'atelier, dans l'espace qui lui est alloué aux Ateliers du Grand Large géré par l'Adéra en banlieue lyonnaise.

En 2017 elle est invitée pour une résidence de trois mois à Moly-Sabata (38), où elle décide d'utiliser l'architecture-même de la maison comme châssis pour ses peintures monumentales. Elle a récemment exposé à la Galerie Tator puis Galerie B+ à Lyon et à la Galerie Houg à Paris. Charlotte Denamur a participé à l’exposition collective hors les murs de Moly-Sabata pendant Artorama à Marseille en août dernier. En mars 2019 Charlotte est invitée a présenté son travail dans la galerie de l'Institut Français de Slovaquie à Bratislava.

En 2019, Charlotte réalise une peinture monumentale suspendue au plafond de l’Institut d’Art Contemporain où elle est invitée dans le cadre de l’exposition Là où les eaux se mêlent pour la 15ème Édition de la Biennale d’Art Contemporain de Lyon. Elle est lauréate du prix de la Jeune Création Auvergne Rhônes-Alpes.


Démarche artistique

Avant de peindre, j’enclenche une première approche tactile dans la recherche de textiles. Je ne les choisis pas au hasard, mais pour leurs motifs, leurs factures, leurs formats, leurs contours, leurs déchirures. De retour à l’atelier tout le sol et l’ensemble des murs autour sont rapidement occupés et cernent un territoire aux multiples parties: les grandes piscines, les petits formats parsemés ici et là, les chutes de peintures, les miettes de paillettes et d’acryliques au sol, les dessins préparatoires sur les bâches, les peintures aux murs qui s‘étalent à terre. La bâche de protection au sol fait aussi bien office de mur à plat, que d’une palette géante sur laquelle j’esquisse les figures et mélange les couleurs.

Jusqu’à voir un visage dans la tâche, un paysage.

J’observe les états de la matière, l’opaque, la brillante, la mate, à la liquide, comment la substance s’imprègne et s’évapore, ou dessine une empreinte avec laquelle jouer, à ne plus savoir où est le recto du verso. La peinture devient une peau manipulable et je passe de l’une à l’autre comme s’il y avait un dialogue entre elles. La maladresse est un partenaire de travail qui révèle ou détruit parfois, alors je découpe, recadre, supprime une forme d’excès dans laquelle la pensée reste à la portée du geste. Les titres confirment une forme de filiation sentimentale à la peinture, dans laquelle je tente d’un trait de révéler une présence humaine voir symbolique, l’indice d’une figure, une bouche, une main.

Dans la salle d’exposition je cherche les mêmes rebonds que ceux de l’atelier pour établir une relation directe avec les dimensions et les volumes du lieu d’accueil. Il ne s’agit pas seulement de faire des tableaux mais de peindre comme une expérience physique et sensorielle de la couleur dans l’espace, jusqu’à voir les reflets et le bruit d’un rose sur un mur blanc.